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23/04/2024 environnement

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Angèle Beffy, une « petite main » de la Résistance

Si les noms de Résistants célèbres figurent dans nos livres et sur des plaques de marbre, que savons-nous des milliers de « petites mains », des femmes souvent, qui ont risqué et parfois donné leur vie pour libérer leur pays ? Elles ont transmis des messages, transporté des armes, caché des hommes recherchés, fabriqué des faux papiers, soigné des maquisards blessés, servi de boîte aux lettres, effacé les traces d’un passage clandestin de la frontière, hébergé des fuyards, nourri des familles traquées, signalé des mouvements de troupe. Arrêtées, elles se sont tues sous la torture, déportées, beaucoup ne sont pas revenues. Elles savaient que leur vie était en jeu.

Angèle Beffy (1904-1999) a 15 ans lorsqu’en 1919 elle entre aux PTT et travaille dans différentes localités, en dernier lieu à Hauteville dans l’Ain. Elle comprend très vite que son poste lui permet d’agir et sera active dès 1941. Elle n’a « qu’un but soustraire les opprimés aux mauvais traitements des Allemands ,… les expulsés alsaciens ou israélites. » Elle ne s’engage dans aucun mouvement politique.

Elle cache des fugitifs, puis les aide à fuir au moment propice. En 1942/43, face à la Gestapo, puis à la Milice, ses actions s’intensifient : fabrication de faux papiers : « Travail délicat… il faut faire appel à des connaissances personnelles très sûres (secrétaires de mairie, commissaires, employés des préfectures, etc.)… Les fonctionnaires entre eux se rendent ce genre de services. » Ils ont accès au matériel nécessaire : tampons, encre, papiers officiels.

De nombreux renseignements arrivent dans les bureaux de poste, à plusieurs reprises Angèle Beffy peut alerter des villages et des maquis lorsque les Allemands annoncent « des opérations de nettoyage ». Elle est repérée et le 12 avril 1944 échappe de justesse à la Gestapo. Le personnel de son bureau est menacé de représailles. Elle se cache un mois, puis sur l’insistance de ses camarades, consent à chercher refuge en Suisse. Elle déclare: « J’avais l’impression d’abandonner, de fuir…. c’était une lâcheté ». Elle est arrêtée par la douane suisse alors qu’elle traverse clandestinement la frontière près du poste de Pierre-à-Bochet le 11 mai 1944 à 13h30.

Elle passe par dans différents camps dans les cantons de Genève et de Vaud. Elle demande à être employée dans « un service social pour les réfugiés » durant son internement. Elle sera rapatriée le 26 octobre 1944 en Haute-Savoie libérée.

Texte: Claire Luchetta